"Amat idem Pugnat"

Tasson


Sur vos traces !
le Verdier :


"Le veneur doit avoir de gros houseaux de cuir épais pour le préserver des épines et des ronces des bois, et il doit être vêtu de vert en été pour le cerf, et pour le sanglier, en hiver, de gris, porter le cor au col, l'épée au flanc, et le couteau à dépecer de l'autre côté. Il doit être bien monté de trois grands chevaux et tenir de sa main gantée l'estortoire, qui est une baguette de deux pieds et demi de long."
le Livre de Chasse, G. Phébus

Tasson  Tasson  Tasson ...


On m'appelle Tasson à cause du blaireau. Mes compains de billebaude me disent aussi sociable et teigneux que l'animal ! Pour sûr, si l'on me cherche, on me trouve...
Mais mes parents m'ont nommé Amédée en l'honneur du quatrième Comte de Savoie, alors Seigneur des montagnes du Chablais où j'ai vu le jour au début du XIIIe siècle.

Ma famille vivait de l'exploitation du bois et d'un peu d'élevage. Nous n'étions pas aussi riches que les Pasquier qui colportent leurs marchandises par delà les montagnes, mais nous vivions heureux à l'orée de la forêt. D'autant que je me débrouillais à la vil chasse, ce qui améliorait bien l'ordinaire de la famille. Bien sûr, je ne m'en vantais pas, les moines convers de l'abbaye d'Aulps où je chassais n'auraient pas vu d'un bon œil que je truffe leurs bois de pièges. Lors du mariage de mon frère, j'ai rencontré une belle qui allait devenir ma femme et suis descendu en Provence pour l'épouser. Mes années passées à traquer le gibier m'ont permit d'entrer au service de Guilhem de Porcelet comme Verdier du domaine de Cabriès. Je surveillais la maraude sur ses terres et suppléais parfois son Sergent d'armes pour traquer les brigands de passage. Ça n'est pas que je sois un redoutable miles, mais je ne suis pas maladroit au couteau et au bâton...Je supervisais également les serfs dans l'entretien de son patrimoine forestier. Nous avons ainsi vécu quelques belles années sous le chant des cigales avec nos quatre merveilleux enfants.
Une vilaine histoire de briganderie m'a malheureusement contraint à quitter mon doux foyer. J'ai bien malgré moi occis un rustre à la famille aussi nombreuse que rancunière. Rester mettait ma propre famille en péril et mon Seigneur m'a alors mandé chez l'une de ses connaissances dans le Comté de Toulouse.

C'est ainsi que je suis entré au service du Baron Philippe, en qui j'ai retrouvé la même bienveillance que mon précédent Seigneur.
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